Dès les jours qui ont suivi le départ de nos enfants, nous avons dû faire face à des manquements évidents dans la prise en charge psychologique, administrative et financière de notre situation ! Bien souvent, la seule alternative proposée par nos médecins généralistes a été la prise d'anxiolytique, remboursés et puis... ben... débrouillez-vous ! Alors parfois, on a consulté des sophrologues, des hypnothérapeutes, des spécialistes EMDR, des thérapeutes type gestalt, on a fait du yoga, des formations de méditation… Ou alors, on aurait bien voulu mais on n'a pas pu... rien n'étant pris en charge par la sécurité sociale ou les mutuelles ! Ou alors, on ne savait pas, tout simplement qu'il existe des alternatives au chimique parce que personne ne nous l'a dit… Retour à la case anxiolytiques...
Et on ne parle pas des démarches administratives dont on se serait bien passé ! La poste gère tous les changements d'adresse auprès des organismes mais nos administrations ne sont pas capables de nous épargner ces démarches ! Il faut que ça change ! Et pour ça, nous avons initié le Projet Axelle.
Ce Projet consiste en un accompagnement digne des parents ayant perdu un enfant.
A partir du projet Axelle, un livret blanc a été rédigé puis envoyé auprès des députés de l’Assemblée Nationale. Trois d’entre eux ont rédigé une question ouverte afin de soutenir ce projet et deux ont reçu une réponse identique qui, pour résumer, expliquait que toutes nos demandes existent déjà !
Vous imaginez notre surprise de lire "que tout est déjà fait !".
Nous qui accompagnons, au nom de l'association LML, tous les jours des parents endeuillés, nous avons eu besoin de prendre le temps de comprendre la teneur de ce message...
Sincèrement, voici ce que nous nous sommes dit : si tout existe et qu'il s'agit simplement d'un problème de communication, alors c'est merveilleux ! Il ne nous reste qu'à jouer ce rôle et faire savoir aux parents qu'ils vont pouvoir être aidés et accompagnés !
Mais voilà... en creusant plus, ce n'est pas tout à fait ce que nous constatons. Il existe des choses, oui, mais pour qui ?
Alors, pour vous expliquer notre raisonnement, nous avons repris l'intégralité du message pour le décortiquer point par point.
Nous avons compris que SEULS les allocataires CAF étaient concernés par les aides.
Mais en plus de cette condition, il faut en remplir encore bien d'autres afin d'être concerné par ces aides et cet accompagnement.
Nous avons fait de nombreuses recherches auprès de l'INSEE et voici le résultat (les tableaux sont à dispositions si besoins) :
Et ça, sans parler de décès...
Nous pouvons donc supposer qu'en définitive, à peine 1% des ménages endeuillés sont accompagnés par le dispositif de la CAF.
Alors, c'est déjà bien mais quid de tous les autres ?
LE COMBAT N’EST DONC PAS TERMINÉ !