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Odile Miranda

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Odile Miranda

Publié le 2/04

Laissons également Odile se présenter elle-même en ses propres mots :

Je suis la maman de Mathilde et Adrian, tous les deux adultes et tous les deux parents. Et tous les deux des rescapés avec lesquels j'ai traversé les périodes les plus douloureuses de ma vie.

J'avais 30 ans lorsque Mathilde est née, mon premier amour de bébé, dont les cinq premières années n'ont été que bonheur pour son papa et moi. Et puis, Eléonore est arrivée, la petite sœur tant attendue qui a fait son entrée chez nous un 24 décembre, merveilleux cadeau de Noël. En février, Eléonore est partie avec nous au Chili dans son couffin, faire la connaissance de sa famille paternelle. Puis, à notre retour en France, pour le weekend de Pâques, nous sommes partis en Normandie afin qu'elle rencontre sa famille maternelle. C'est au retour de ce weekend qu'un accident de la route lui a coûté la vie, lorsqu'un 33 tonnes a broyé l'arrière de notre R5. Notre aînée Mathilde a survécu par miracle, petite Eléonore a pris son envol. A cette époque-là, les associations comme LML n'existaient pas, j'en aurais eu tellement besoin ! Un besoin désespéré de pouvoir parler avec des parents qui avaient vécu « cela ». Je suis allée jusqu'à mettre une petite annonce dans un journal pour que des parents endeuillés m'écrivent.... Plusieurs l'ont fait.

Deux ans plus tard, une nouvelle grossesse désirée m'a beaucoup perturbée parce que j'avais l'impression de refaire mon bébé, je faisais des cauchemars... jusqu'à ce qu'une échographie montre qu'il s'agissait d'un petit garçon. Un bébé différent, et c'était très important. Un merveilleux petit garçon est né avec lequel tout s'est bien passé pendant 15 ans. Et puis, avec l'adolescence, une dépression importante s'est fait jour. Plusieurs facteurs sont intervenus pour que ce mal-être et cette difficulté de vivre s'installent, mais il y en avait au moins un que nous n'avions jamais soupçonné : le poids qu'il portait depuis toujours pour être né après la mort d'un enfant, et sa certitude que nous aurions préféré qu'il soit une fille... Il est allé jusqu'à la tentative de suicide, et lui aussi est un miraculé.

Quelques années plus tard, le fils ainé de mon compagnon s'est tué en moto, laissant un petit orphelin de 5 ans dont je me suis beaucoup occupée. Frappé par plusieurs deuils la même année (dont des décès d'enfants..), petit Jules a eu énormément besoin de parler de la mort avec moi. Et j'ai aimé ces moments de grande confiance que nous avions ensemble souvent le soir quand il me disait : je n'ai même pas dit ça à ma maman...

Depuis plusieurs années, je suis bénévole pour LES BLOUSES ROSES, auprès des enfants hospitalisés en hématologie à Robert Debré. Et aujourd'hui, je suis heureuse de faire partie des Mamans Lumineuses. Nous croyons à la survivance de l'âme et je fais partie des personnes qui ont vécu des moments incroyables de contact avec des proches nous ayant quittés. Alors ce qui m'a tellement fait défaut quand mon enfant est partie, je veux pouvoir l'apporter aux parents qui traversent cette épreuve épouvantable, être là pour eux, les aider à survivre et à avancer et à croire en la présence à leurs côtés de l'enfant envolé.

Odile

tel 06 14 29 99 38 - Mail : odile117@yahoo.fr

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